Publications scientifiques et rapports vulgarisés

Résumé de l’article

Basé sur le projet de recherche participative longitudinale Cause Commune mené à Chavannes-près-Renens, nous présentons trois outils géosociaux pour le diagnostic communautaire et la promotion de la santé.

Premièrement, à l’aide d’une carte interactive en ligne générée par un système d’information géographique (SIG), nous identifions les territoires publics de la municipalité nécessitant une attention politique accrue pour améliorer la santé.

Deuxièmement, grâce à une matrice intersectionnelle produite à partir d’analyses multiniveaux, nous précisons les groupes sociaux à risque, identifiés selon des catégories intersectionnelles, qui sont les plus exposés à l’isolement afin de guider les interventions ciblées. Troisièmement, à l’aide d’un graphique radar de santé basé sur des indicateurs multidimensionnels, nous illustrons les dynamiques de groupe et les comparaisons longitudinales en matière de santé.

Dans l’ensemble, ces outils permettent non seulement de diagnostiquer les groupes sociaux les plus vulnérables pour des interventions adaptées, mais aussi d’éclairer les décideurs politiques sur les infrastructures et les ressources nécessaires pour promouvoir la santé. Nous concluons que les outils géosociaux constituent une voie prometteuse pour affiner la communication en santé et améliorer la santé communautaire.

Résumé de l’article

Le concept de qualité sociale attire de plus l’attention en tant qu’indicateur composite du bien-être des sociétés ainsi que des individus qui les composent, et se compose de quatre domaines de qualité sociale : la sécurité socio-économique, la cohésion sociale, l’inclusion sociale et le pouvoir d’agir. Dans cet article, nous examinons dans quelle mesure les environnements de qualité sociale, définis en référence aux domaines transversaux de qualité sociale, prédisent de manière fiable différents types de santé, en utilisant des données collectées à Chavannes-près-Renens dans le cadre du projet de recherche collaborative et d’action sociale participative locale et intergénérationnelle Cause Commune.

Nous avons constaté que l’inclusion sociale avait la plus forte puissance prédictive pour la santé mentale et la santé fonctionnelle, tandis que la sécurité économique avait la plus forte puissance prédictive pour la capacité physique et la santé générale. Les résultats indiquent une interaction entre les domaines de qualité sociale pour un sous-ensemble de mesures de santé. Les conclusions suggèrent que les environnements définis comme des combinaisons de domaines de qualité sociale distinguent efficacement les segments de population présentant différents niveaux de santé. La qualité sociale représente une voie prometteuse pour le développement des politiques et des interventions dans la perspective des déterminants sociaux de la santé, car elle capture conjointement les multiples domaines de bien-être social pertinents pour la santé de la population.

Résumé de la note politique

Les recherches montrent que les ressources communautaires contribuent à la santé et à la qualité de vie des habitant·es. Identifier ces ressources de santé et comprendre comment elles contribuent à un cadre de vie sain est es- sentiel pour promouvoir la santé dans la communauté. Dans le cadre du projet Cause Commune, nous avons développé une carte interactive en ligne pour identifier les ressources favorisant la santé en s’appuyant sur les connaissances qu’ont les habitant.es de leur environnement local. Un groupe de travail participatif et une cartographie par quartiers ont ainsi permis d’identifier 112 lieux de la commune de Chavannes-près-Renens constituant des ressources bénéfiques pour la santé physique, psychique, sociale et spirituelle. Sur la carte figurent donc des lieux de santé, qui sont regroupés autour de lieux publics existants comme des établissements scolaires, des espaces de loisirs et des lieux de culte. Plusieurs lieux publics ont été identifiés comme favorisant simultanément plusieurs domaines de la santé. Trois groupes d’utilisatrices et d’utilisateurs ont été définis pour cet outil : les habitant.es, les autorités locales et les urbanistes. Pour les habitant.es, l’outil fournit des informations sur l’emplacement géographique des lieux de santé, et sert ainsi de guide permettant d’avoir accès à des activités favorisant la santé à proximité de leur lieu de vie. Pour les autorités locales, la carte permet d’élaborer de meilleures politiques relatives à l’amélioration de l’accessibilité, l’entretien des installations et la communication, ce dans un effort de promotion de la santé. Pour les urbanistes, l’outil offre des informations uniques sur les préférences et le point de vue qu’ont les habitant.es de leur environnement, et la façon dont ils et elles sont attaché·e·s aux ressources locales de la communauté.

  • Dimitrios Lampropoulos, Dario Spini, Yang Li, Emmanuelle Anex. (2023). A dual-path psychosocial model of social determinants of health in the community: Results from the Cause Commune program. Journal of Community Psychology, 51, 962-977. https://doi.org/10.1002/jcop.22952
Résumé de l’article

Les résultats de l’enquête « Cause Commune » mettent en évidence le rôle des facteurs psychosociaux-relationnels dans les processus de vulnérabilité sociale et pourraient intéresser les chercheur·es travaillant sur la vulnérabilité sociale dans la communauté.

Les ressources socio-économiques, le soutien social et la confiance institutionnelle sont tous associés à une moindre solitude. De plus, le soutien social et la confiance institutionnelle ont une relation positive avec l’efficacité collective. Une solitude moindre et une efficacité collective plus élevée sont liées à une meilleure santé mentale, tandis que les ressources socio-économiques ont un impact direct positif sur la santé mentale. La santé générale auto-déclarée est positivement associée à une solitude moindre, à une efficacité collective plus élevée et à des ressources socio-économiques plus élevées. La santé fonctionnelle est positivement associée aux ressources socio-économiques, mais a un effet plus faible avec une solitude moindre et aucune relation significative avec l’efficacité collective. L’étude a également prouvé des effets indirects significatifs de ces facteurs sur la santé générale, mentale et fonctionnelle, renforçant ainsi leur importance pour le bien-être.

Au total, 1401 personnes de la Commune de Chavannes-près-Renens ont participé à l’étude. Les modèles d’équation structurelle ont montré que les facteurs psychosociaux étaient liés à la fois aux déterminants sociaux et aux résultats en matière de santé et transmettaient partiellement leur relation réciproque. Leur modèle s’est avéré adéquat pour ces données.

Résumé de l’article

Ce rapport détaille les résultats de la seconde enquête longitudinale accompagnant le projet Cause Commune réalisé avec la commune de Chavannes-près-Renens. L’enquête a une triple visée: (1) de recherche sur les liens entre qualité sociale et santé; (2) d’évaluation des effets des actions menées par les services sur la qualité sociale dans les quartiers et ses bénéfices en termes de santé; (3) de base d’informations pour les habitant·e·s et la commune sur l’état et l’évolution de différentes dimensions de la qualités sociale et de la santé au sein de la commune.

L’hypothèse principale sur laquelle nous travaillons est qu’une amélioration de la qualité sociale dans les quartiers est induite par la mise en place de projets et d’activités coconstruits avec les habitant·e·s; cette amélioration amène dans un second temps à des effets potentiellement positifs sur la santé psychique et physique des habitant·e·s. Ainsi, dans la démarche de Cause Commune que l’enquête évalue, il s’agit de mettre en place des liens sociaux positif et durables permettant d’établir des communautés résilientes et intégratives sur le long terme. L’enquête reprend les quatre piliers de la qualité sociale – la sécurité économique et sociale, la cohésion sociale, le pouvoir d’agir et l’inclusion sociale – tels que définis dans le précédent rapport. L’originalité de la recherche est, dans un premier temps, de mesurer les effets d’une démarche d’action sociale participative sur la qualité sociale et d’en saisir les processus et, dans un deuxième temps, de démontrer les liens entre qualité sociale et la santé.

Résumé de l’article

En se basant sur les données de Cause Commune, le présent article propose un cadre psychosocial de la vulnérabilité sociale à deux niveaux. Ce cadre prend d’une part en considération l’impact des ressources socio-économiques et du capital social cognitif sur la santé et d’autre part si l’impact de ces dernières seraient médiatisées favorablement par l’efficacité collective ou défavorablement par la solitude. Un total de 1401 personnes (53,6% de femmes ; âge moyen = 48,7, écart-type = 18,1) ont participé à cette étude. Les modèles d’équations structurelles montrent que les facteurs psychosociaux sont liés à la fois aux déterminants sociaux et à la santé et qu’ils médiatisaient partiellement leur interrelation. Notre modèle a montré un ajustement adéquat aux données (χ2= 1,377.56, df = 341, p = .000, CFI = .93, RMSEA = .05, SRMR = .05).

Les résultats soulignent le rôle des facteurs psychosociaux-relationnels dans les processus de vulnérabilité sociale et seraient d’un intérêt certain pour les chercheurs travaillant sur la vulnérabilité sociale au sein des communautés.

  • Anex, E., Plattet, A., Chevallay Piguet, M, & Spini, D. (2022). Co-construction des pratiques – terrain et recherche – par la recherche-action : l’exemple de Cause Commune. In Chimienti, M.,Cretton, V., Maggiori, Ch., Maeder, P., Probst I., & Stéphane Rullac (Éds.), Innovation et intervention sociales: impacts, méthodes et mises en œuvre dans les domaines de la santé et de l’action sociale.(pp. 44–55). Zurich : Seismo. A paraître.
Résumé de l’article

Cet article expose la démarche collaborative entre des chercheur·e·s et des professionnel·le·s de terrain initiée dans le programme Cause Commune. Il permet de montrer comment l’action recherche participative oblige à questionner les pratiques et les méthodes tant de l’action sociale et de l’université. L’article met en exergue le potentiel d’innovation induite par cette méthodologie qui implique un décloisonnement des pratiques, une re-définission des rôles de chacun·e et surtout la mise en place d’interfaces ou d’interstices dans lesquelles la collaboration se joue. Le premier axe montre comment concevoir la recherche comme un véritable outil servant à la santé sociale et comment le terrain doit repenser ses pratiques managériales sous l’influence d’un projet participatif. Le deuxième axe se centre sur le décloisonnement inhérent aux pratiques de la recherche action. Il est question de présenter l’agencement des rouages entre les différents partenaires et de revenir sur les enjeux relatifs aux rôles tenus par chacun·e. Le dernier axe, se présente comme une synthèse visant à formaliser la notion d’interface ou d’interstice comme étant un produit nécessaire à la collaboration inter-acteur permettant l’innovation sociale.

Cet article met en avant un développement possible des politiques publiques cherchant au mieux à intégrer l’expertise de tous les acteurs d’une société.

Résumé de l’article

En se basant sur les données de Cause Commune, le présent article propose d’examiner dans quelle mesure les identités sociales intersectionnelles, comme le fait d’être à la fois migrant et homme, se combinent et affectent le sentiment de solitude.

Les auteurs ont constaté que le risque de solitude différait considérablement entre les groupes de personnes selon leurs identités sociales intersectionnelles. En considérant à la fois l’âge, la nationalité et l’éducation, les données ont révélé que les hommes plus âgés, issus d’un parcours migratoire et n’ayant reçu qu’une éducation primaire étaient les plus exposés au risque de solitude. A l’inverse, les femmes plus jeunes sans parcours migratoire et ayant reçu une éducation tertiaire étaient les moins exposées au risque de solitude.

Ces résultats suggèrent que l’intervention sociale dans la commune de Chavannes augmenteraient en efficacité en considérant ces variations face aux risques en termes d’inclusion sociale et de santé.

Résumé de l’article

Ce rapport détaille les résultats de la première vague de l’enquête longitudinale accompagnant le projet Cause Commune, une démarche d’action recherche participative et locale, réalisée sur la commune de Chavannes-près-Renens. L’hypothèse principale de cette démarche est qu’une amélioration de la qualité sociale, soit de la cohésion sociale de l’intégration sociale et du pouvoir d’agir, dans les quartiers, par le biais de projets et d’activités co-construits avec les habitant·e·s, amènerait une plus forte identification au quartier et à la commune, ainsi que des effets positifs sur la santé psychique et physique des habitant·e·s.

Cette première enquête présent les résultats descriptifs liés au projet. Elle présente un premier bilan encourageant sur les diverses dimensions mesurées de la qualité sociale et de la santé ; elle permet aux habitant·e·s et acteurs de la commune d’avoir une base d’informations pour suivre l’état et l’évolution de dites dimensions. L’enquête démontre l’existence de liens entre la qualité sociale et l’identification et la santé mettant ainsi en exergue le potentiel des effets de l’action de cohésion sociale dans les quartiers.

Résumé de l’article

Ce rapport présente les bases théoriques, les objectifs et les principes qui ont servi au démarrage du projet Cause Commune, un programme communal d’action-recherche sociale participative, ayant également des visées de santé publique. Il s’agit ici d’une version intégrée de différents documents rédigés entre 2017 et 2018 qui ont servi de requête aux financements du projet. Le premier terrain pour cette méthode innovante est la commune de Chavannes-près-Renens. Dans ce document nous décrivons, notamment sur la base du paradigme de la qualité sociale (basée sur les principes de sécurité matérielle, cohésion sociale, intégration sociale et pouvoir d’agir), une méthodologie par quartiers et tournée vers les différents publics d’âge dans leur spécificité, mais également dans une logique intergénérationnelle. La méthode exposée propose différentes plateformes où savoirs et pratiques sont échangés en vue d’améliorer la qualité sociale dans les quartiers et plus généralement dans la commune. Elle articule également, habitants, associations et acteurs collectifs, les services de la commune et les institutions à différents niveaux (communal, cantonal…). L’évaluation du programme, ainsi que la recherche qui est menée, sont basés principalement sur une étude longitudinale par questionnaire.